À sa 91ᵉ semaine consécutive, la campagne nationale « Non aux exécutions du mardi » s’est une nouvelle fois imposée comme un puissant symbole d’unité entre les prisonniers politiques et la population en révolte à travers l’Iran.
Née des récentes révoltes sociales en Iran et en réaction à une vague d’exécutions sans précédent, cette campagne est devenue l’un des mouvements anti-peine de mort les plus durables et les plus étendus de l’histoire contemporaine du pays.
Cette semaine, tandis que les rues de dizaines de villes iraniennes résonnaient des slogans « Non aux exécutions ! », les murs froids de la prison de Ghezel Hesar ont eux aussi tremblé.
Dans un acte de défi sans précédent, plus de 1 500 détenus du quartier 2 de la prison ont entamé une grève de la faim collective, provoquant une onde de choc dans la société et sur les réseaux sociaux.
Dans une déclaration marquant la 91ᵉ semaine de la campagne, les organisateurs ont affirmé :
« Rester silencieux face aux crimes flagrants de ce régime, c’est en réalité se rendre complice.
Jusqu’à l’abolition complète des exécutions, nous resterons fermes chaque mardi, en tant que voix des prisonniers et de leurs familles, et nous comptons sur la solidarité du peuple honorable d’Iran, dans chaque rue, chaque ruelle et chaque ville. »
Les mères de la justice : la colonne vertébrale du mouvement
Les mères et familles des prisonniers politiques se tiennent au cœur de ce mouvement.
Alors que leurs enfants font face à la pendaison ou croupissent en isolement, ces femmes sont devenues la conscience morale de la société iranienne, se rassemblant chaque semaine avec les photos de leurs proches levées bien haut.
Lors des manifestations de cette semaine, les mères des prisonniers politiques condamnés à mort ont de nouveau fait entendre leurs voix avec des slogans tels que :
• Ne tuez pas !
• La peine de mort pour personne !
• Non, non, non à l’exécution !
Leur présence a insufflé à la campagne une dimension profondément humaine, éthique et non partisane.
C’est une voix qui s’élève des profondeurs de la souffrance et de la conscience collective de la société iranienne.
