La prison d’Adelabad, également connue sous le nom de prison centrale de Chiraz, est l’un des plus grands centres de détention d’Iran. Ces dernières années, elle est devenue un symbole des violations systématiques des droits humains et de la dignité humaine, en particulier dans son quartier des femmes.
La surpopulation extrême, les conditions insalubres, le refus de soins médicaux et les pressions psychologiques généralisées ont créé une situation critique pour les prisonnières.
Surpopulation et violation de la classification des prisonnières
Le quartier des femmes de la prison d’Adelabad se compose de huit chambres, dont une seule est réservée aux prisonnières financières et politiques. Actuellement, les détenues politiques sont logées aux côtés de celles condamnées pour des crimes de droit commun ou financiers, en violation explicite du principe de séparation des prisonnières par type d’infraction et au détriment de leur sécurité.
Dans certaines chambres, plus de 40 femmes sont entassées dans des espaces prévus pour la moitié de cette capacité. Le manque de lits oblige beaucoup à dormir à même le sol, tandis que la mauvaise aération transforme le quartier en foyer d’infections et de maladies cutanées.
Accès restreint à l’extérieur et pressions quotidiennes
Les prisonnières disposent d’un accès limité et irrégulier à la cour extérieure. Ces périodes sont souvent réduites de manière arbitraire ou annulées, privant les femmes d’activité physique et d’air frais, facteurs essentiels à leur santé physique et mentale.
Privation culturelle et censure des livres
La bibliothèque du quartier est pratiquement inutilisable. L’accès aux livres est fortement restreint, et de nombreux ouvrages éducatifs et politiques sont purement interdits. Cette politique sert d’outil de répression psychologique, privant les femmes de leur droit au savoir et à l’éducation.
Négligence médicale et mort de prisonnières
L’un des problèmes les plus graves du quartier des femmes est l’absence de services médicaux efficaces. Plusieurs femmes sont mortes par manque de soins. Un exemple frappant est la mort d’une détenue, Massoumi, en quarantaine, après qu’on lui a refusé un traitement urgent. Il a même fallu plusieurs heures pour évacuer son corps sans vie du quartier.
Les médecins de la prison minimisent fréquemment des maladies graves comme le cancer ou les affections cardiaques, refusant les transferts hospitaliers. Les pénuries chroniques de médicaments et la négligence médicale systémique exposent les femmes à un danger permanent de perdre la vie.
Corruption et crise sanitaire
Les conditions sanitaires du quartier sont catastrophiques. La nourriture est souvent contaminée par des corps étrangers, l’eau potable est insalubre, la ventilation est inadéquate, et des épidémies de poux et d’infections fongiques sont répandues. Les prisonnières doivent acheter elles-mêmes des produits de nettoyage, mais beaucoup n’en ont pas les moyens financiers.
Une contradiction flagrante : drogues autorisées, biens de base interdits
Des informations indiquent que, tandis que des produits ordinaires comme le café et les cigarettes sont interdits aux prisonnières, des stupéfiants, dont la méthadone et la buprénorphine, sont librement distribués. D’autres drogues pénètrent également dans la prison avec la complicité de certains gardiens. Cette politique illustre une corruption structurelle et l’usage délibéré de l’addiction comme moyen de contrôle.
Une violation flagrante des droits humains
Les conditions du quartier des femmes de la prison d’Adelabad à Chiraz sont une illustration criante des politiques répressives et inhumaines du régime clérical. Les prisonnières sont privées non seulement de leurs droits les plus élémentaires, mais subissent également des pressions physiques et psychologiques quotidiennes qui mettent constamment leur vie en danger.
Cette crise souligne une fois de plus l’urgence pour la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains de surveiller de près le système carcéral iranien, en particulier la situation dramatique des femmes dans la prison d’Adelabad.