Le samedi 22 février 2025, la Commission des Femmes du Conseil national de la Résistance iranienne a organisé une conférence pour commémorer la Journée internationale des femmes (JIF 2025). L’événement a rassemblé des personnalités politiques de renom, des défenseurs des droits humains et des soutiens de la résistance iranienne venus de plus de 80 pays.
Izabela Konopacka est l’ancienne présidente de la Fédération européenne des barreaux (2023–2024) et vice-présidente de l’Ordre des avocats de Wrocław, en Pologne.
Izabela Konopacka a prononcé un discours lors de l’événement de la JIF 2025 à Paris, dont voici quelques extraits.
Izabela Konopacka : Unies dans la solidarité avec les courageuses femmes d’Iran
Madame Radjavi, distingués invités,
Mesdames et messieurs,
C’est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd’hui, entourée de tant de femmes remarquables qui brillent non seulement en politique et dans le droit, mais aussi dans le sport, et qui se sont réunies ici pour exprimer leur solidarité avec les courageuses femmes iraniennes.
Sous la direction de Madame Maryam Radjavi et de la résistance iranienne, elles ne luttent pas pour l’égalité salariale, mais pour des droits humains fondamentaux : le droit à l’égalité, à la liberté d’expression, au travail et à l’éducation.
Une question d’enfant qui en dit long
Permettez-moi de partager une anecdote personnelle. Lorsque ma nièce Emma avait huit ans, ma sœur — également avocate — lui a parlé du mouvement des suffragettes.
À un moment, Emma l’a interrompue pour lui demander :
« Est-ce que les gens croyaient vraiment, autrefois, que les filles valaient moins que les garçons ? »
Pour des millions, l’injustice est encore une réalité quotidienne
Sa question souligne l’absurdité de la discrimination fondée sur le genre. Pour nous, femmes européennes, il est impensable d’être privées de droits fondamentaux.
Mais pour des millions de femmes iraniennes, comme nous l’avons entendu aujourd’hui, c’est une réalité quotidienne.
Contrairement à Emma, qui peine à imaginer une telle injustice, les filles et femmes iraniennes la vivent chaque jour.
Sa question nous rappelle à toutes et à tous qu’il nous faut continuer à lutter pour celles qui se voient encore refuser leurs droits.
La solidarité ne connaît pas de frontières
En tant que responsable européenne, je le répète une fois encore — bien que chaque intervenant l’ait dit aujourd’hui — : nous devons amplifier la voix des femmes iraniennes.
Le régime iranien ne connaît pas de frontières, mais heureusement, la solidarité non plus.
La lutte pour la liberté est universelle, et je peux le dire en tant que femme ayant grandi sous un régime communiste.
La lutte universelle pour l’égalité et la liberté
L’égalité est le fondement de toute société juste. Pourtant, même avec l’Union européenne et nos structures juridiques, la véritable égalité reste un combat à poursuivre.
Comme je l’ai dit hier lors de l’atelier : chaque femme leader a dû mener son propre combat, mais aucun combat ne se gagne seule.
Les femmes ont besoin du soutien des hommes et des femmes pour bâtir un système juste, où chacun contribue à parts égales.
L’égalité des genres n’est pas seulement une affaire de femmes : c’est une cause mondiale.
Maryam Radjavi, une voix infatigable pour les femmes
Je tiens à rendre hommage à l’une des femmes les plus courageuses que j’aie jamais rencontrées : Madame Maryam Radjavi.
Depuis plus de quarante ans, vous êtes une défenseuse infatigable des droits des femmes.
Lorsque le monde adoptait le slogan « Les droits des femmes sont des droits humains » à la conférence de Pékin, il y a trente ans, vous aviez déjà mis en place un Conseil de direction entièrement féminin.
Je rends également hommage aux femmes intrépides qui vous accompagnent.
Une source d’inspiration face à l’injustice
Leur courage face à une dictature misogyne est un message puissant.
Les femmes ne sont pas des victimes. Elles sont des leaders, les architectes d’une ère de liberté.
Enfin, permettez-moi de vous dire que vous nous inspirez toutes et tous.
Votre résilience est un symbole de justice.
Dans mes propres moments de doute ou de lutte — non pas contre les hommes, mais contre les préjugés, les discriminations et l’injustice — je pense à vous, femmes iraniennes courageuses.
Et cela me donne de la force. Je sais qu’il en est de même pour chacun ici présent.
Un appel à l’action à la communauté internationale
Le moment est venu pour la communauté internationale tout entière de se tenir aux côtés des femmes iraniennes et de la résistance iranienne.
Soutenir leur combat n’est pas seulement un devoir moral : c’est un pas vers un monde plus libre et plus juste.
Votre victoire sera un triomphe de la démocratie partout dans le monde.