Selon de nouvelles informations et des témoignages provenant de l’intérieur de l’Iran, au moins 60 prisonnières politiques sont détenues dans des conditions extrêmement inhumaines dans un quartier souterrain de la prison d’Evin, à Téhéran.
Les détenues ont été transférées dans un sous-sol humide situé à environ 40 marches sous le niveau du sol, où les conditions sont décrites comme catastrophiques et constituent une menace grave pour leur santé physique et mentale.
Détention souterraine dans des conditions insalubres
Les prisonnières politiques sont actuellement confinées dans un espace souterrain gravement insalubre, mal ventilé, et privées des normes les plus élémentaires en matière de salubrité, de bien-être et d’hygiène personnelle. Les détenues rapportent que les couloirs comme les cellules sont fortement contaminés. Une infestation persistante et dangereuse de rats et d’autres nuisibles a été signalée, certaines estimations faisant état de la présence de jusqu’à 100 rats dans le quartier.
Malgré des avertissements répétés, les autorités pénitentiaires n’ont mis en œuvre aucune mesure de dératisation, de désinfection ou de nettoyage. Cette négligence accroît considérablement le risque d’épidémies de maladies infectieuses et de conséquences sanitaires graves pour les détenues.
Confinement prolongé et risques pour la santé
Selon les informations recueillies, les portes du quartier sont fréquemment maintenues fermées pendant de longues périodes, laissant les prisonnières enfermées durant de nombreuses heures sans accès suffisant à l’air frais. De telles conditions sont particulièrement dangereuses pour les prisonnières âgées et celles souffrant de maladies chroniques, augmentant le risque de détérioration physique, de détresse psychologique et d’aggravation de pathologies existantes.
Privation systématique de soins médicaux
Les prisonnières politiques du quartier des femmes de la prison d’Evin sont également privées de services médicaux, même élémentaires. L’accès à des médecins spécialistes, aux médicaments essentiels et aux transferts vers des hôpitaux extérieurs à la prison a été sévèrement restreint. Dans de nombreux cas documentés, les demandes de soins médicaux formulées par les détenues ont été totalement ignorées.
Ce schéma de négligence médicale expose les prisonnières âgées et malades à un danger immédiat, car elles nécessitent une surveillance continue, des traitements spécialisés et des soins de soutien totalement absents dans les conditions actuelles.
Alertes ignorées et inaction officielle
Les appels et avertissements répétés lancés par les prisonnières politiques et leurs familles n’ont jusqu’à présent reçu aucune réponse de la part des autorités pénitentiaires. Le refus persistant de remédier à ces conditions reflète un schéma plus large d’indifférence officielle à l’égard de la santé et de la sécurité des détenues politiques.
Transfert depuis la prison de Qarchak et aggravation des abus
Aux premières heures du 9 octobre 2025, des dizaines de prisonnières politiques ont été transférées de la prison de Qarchak à la prison d’Evin. Ce transfert avait été initialement présenté aux familles comme une mesure visant à améliorer les conditions de détention. En réalité, il a conduit à un traitement nettement plus sévère, à une intensification des pressions et à une dégradation des conditions de vie des prisonnières.
Violations des normes internationales des droits humains et appel à l’action
La détention de prisonnières politiques dans des installations souterraines insalubres et surpeuplées, combinée à la privation systématique de soins médicaux, d’hygiène et d’accès à l’air frais, constitue une violation manifeste du droit international des droits humains. Ces pratiques contreviennent aux Règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus, dites Règles Nelson Mandela, et peuvent s’apparenter à des traitements cruels, inhumains ou dégradants.
La Commission des Femmes du CNRI appelle à une surveillance indépendante et immédiate des conditions de détention par les mécanismes internationaux de défense des droits humains, ainsi qu’à la mise en cause des responsables de ces violations.
La situation des prisonnières politiques à la prison d’Evin exige une attention et une intervention urgentes afin d’éviter des dommages irréversibles et des pertes potentielles de vies humaines.
