Une femme exécutée tous les quatre jours : montée alarmante des exécutions d’État en Iran

Une femme exécutée tous les quatre jours

Une femme exécutée tous les quatre jours : montée alarmante des exécutions d’État en Iran

À l’occasion du 10 octobre, Journée mondiale contre la peine de mort, une sombre réalité jette une ombre sur cette date en Iran : l’exécution systématique des femmes sous le régime théocratique. Selon le rapport de septembre 2025 du Comité des femmes du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), au moins 15 femmes ont été exécutées entre le 30 juillet et le 30 septembre, soit une femme pendue tous les quatre jours. Cette hausse brutale révèle une campagne répressive ciblant les femmes, à un moment où elles continuent de diriger les protestations et de défier l’autorité du régime.

Au cours des neuf premiers mois de 2025, le régime a exécuté environ 1 200 personnes, dont 39 femmes et 7 enfants, avec au moins neuf pendaisons publiques. Des milliers d’autres attendent leur exécution à la prison de Qezel Hesar. Le rapport du CNRI souligne que le système judiciaire iranien — placé sous la supervision directe d’Ali Khamenei, le guide suprême — s’est transformé en une « machine à mort », condamnant sans procès équitable les prisonniers politiques, les femmes et les citoyens les plus démunis.

Un record de brutalité et de misogynie

Le nombre de 39 femmes exécutées depuis le début de 2025 marque une augmentation choquante par rapport aux 34 de 2024, 26 de 2023 et 15 de 2022. Cette tendance traduit une escalade délibérée de la violence d’État contre les femmes, qui se trouvent depuis longtemps à l’avant-garde des mouvements de résistance. L’Iran détient aujourd’hui le triste record du pays qui exécute le plus grand nombre de femmes au monde.

Beaucoup de ces femmes étaient des victimes avant d’être des accusées. Celles condamnées pour « meurtre prémédité » sont souvent des survivantes de mariages forcés ou précoces, qui ont tué un mari violent après des années d’abus, sans possibilité légale de divorce. D’autres, exécutées pour trafic de drogue, y ont été poussées par la pauvreté ou la coercition, tandis que les véritables responsables — les réseaux liés au Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) — restent impunis. Le cas de Marziyeh Esmaeili, mère de famille de 39 ans exécutée en avril 2025 pour avoir transporté des stupéfiants d’une valeur d’à peine 100 dollars, illustre tragiquement cette injustice.

La résistance derrière les barreaux

Malgré ce climat de terreur, un puissant mouvement contre la peine de mort a émergé au sein même des prisons iraniennes. Depuis 88 semaines consécutives, des prisonniers de 52 établissements mènent chaque mardi des grèves de la faim pour protester contre les exécutions. Leur courage a inspiré des familles et des défenseurs des droits humains à l’intérieur et à l’extérieur du pays, marquant une évolution rare et significative dans l’histoire récente de l’Iran.

Un appel urgent à l’action internationale

Le Comité des femmes du CNRI avertit que chaque jour de silence coûte des vies et appelle la communauté internationale à agir de toute urgence. Il recommande notamment :

Alors que chaque jour apporte de nouvelles pendaisons, le monde est mis face à un test moral. Les exécutions de femmes en Iran ne sont pas des crimes isolés : elles font partie d’une politique systématique visant à écraser une population en révolte. Mettre fin à cette machine de mort n’est pas seulement une exigence de droits humains — c’est un acte de justice, d’égalité et de défense du droit à la vie.

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