Le dimanche matin 14 septembre 2025, le quartier des prisonnières politiques de la prison de Qarchak à Varamin a de nouveau été la cible d’un raid violent des forces de sécurité pénitentiaires.
Agissant sur les ordres directs de la directrice de la prison, Soghra Khodadadi, des dizaines de gardiens hommes et femmes ont pris d’assaut le quartier connu sous le nom de « Club » et tenté d’arracher de force les prisonnières de leurs chambres pour les transférer dans la cour.
La résistance collective des prisonnières politiques a empêché l’exécution complète de cet ordre. En représailles, les autorités pénitentiaires ont coupé toutes les communications téléphoniques et menacé d’annuler les visites familiales.
Transfert forcé et conditions inhumaines
Après la destruction partielle de sections de la prison d’Evin durant l’été 2025, ces femmes ont été transférées brutalement à la prison de Qarchak. Elles sont désormais détenues dans un quartier qui ne respecte même pas les normes sanitaires ou humaines les plus élémentaires.
Plus de 60 prisonnières politiques sont entassées dans sept petites chambres et un couloir étroit ; faute de lits, beaucoup doivent dormir à même le sol. Avec seulement trois douches et trois toilettes pour toutes, l’absence de ventilation, la présence de rongeurs et d’insectes, et des conditions de vie insupportables, la situation a atteint un niveau catastrophique.
Pressions accrues et représailles systématiques
Contrairement aux attentes du public, qui espérait soit leur libération, soit leur retour à Evin, les autorités iraniennes ont accru la pression en maintenant ces femmes dans le quasi-exil de Qarchak. Lors du dernier raid, Soghra Khodadadi a menacé personnellement les prisonnières, les avertissant que toute résistance supplémentaire entraînerait la perte du peu d’accès qu’elles ont encore aux appels téléphoniques et à leurs effets personnels.
La prison de Qarchak : un symbole des violations des droits des femmes détenues
La prison de Qarchak, la plus grande prison pour femmes en Iran, non seulement ne respecte pas les normes internationales minimales, mais est aussi devenue un symbole flagrant des violations systématiques des droits des prisonnières politiques.
Le manque d’installations médicales et sanitaires, la mauvaise qualité de la nourriture, la surpopulation, et le non-respect du principe de séparation des détenues selon les charges qui leur sont imputées exposent gravement la santé et la sécurité des prisonnières.
De nombreux rapports indiquent que depuis la nomination de Soghra Khodadadi, les mesures répressives, y compris les restrictions téléphoniques, la limitation des visites, les menaces d’exil et les raids violents, se sont fortement intensifiées.
