Dans la répression systématique des opposants et des familles. Voici comment cette répression systémique et omniprésente est mise en œuvre :
Ciblage des familles et punition collective :
Le régime cible systématiquement les familles des prisonniers politiques et les proches en quête de justice, indiquant une « campagne continue de répression » et un « schéma plus large de suppression ».
Leila Saremi, fille d’un prisonnier politique exécuté et mère d’un manifestant emprisonné, a été arrêtée sans mandat légal et emmenée en détention lors d’une perquisition. Son arrestation et les actes de torture signalés sont considérés comme une « forme délibérée de pression psychologique » et une « torture blanche » visant à contraindre son fils, Farzad Moazami, à faire de faux aveux.
Le régime a également pris Leila Saremi en otage afin de forcer sa fille, Rozita Moazami Goodarzi, à se livrer, démontrant un acte clair de « punition collective et de prise d’otage ».
La famille de Masoud Jamei a également subi de sévères tortures comme moyen de pression contre lui : son épouse, Zeinab Hazbapur, et leurs trois enfants (Nahid, Delal et Roghieh) ont été arrêtés et jugés pour liens avec un groupe d’opposition.
Arghavan Fallahi, prisonnière politique de 24 ans, est détenue au secret depuis plus de six mois, sa famille étant sans nouvelles de son état de santé ni de son lieu de détention. Son père, Nasrollah Fallahi, lui-même prisonnier politique, a décrit sa détention comme une incertitude cruelle et un abus incluant la torture pour fabriquer un dossier.
Hoda Mehreganfar et son père ont été arrêtés sans mandat et restent détenus sans possibilité de libération sous caution, confrontés à une incertitude juridique prolongée.
Arrestations arbitraires et absence de procédure régulière :
De nombreuses arrestations ont lieu sans mandat légal, et les détenus sont souvent privés de droits fondamentaux.
- Leila Saremi a été arrêtée sans mandat.
- Forough Khosravi, enseignante, a été arrêtée par les agents du CGRI sans convocation officielle et malgré ses plaintes rejetées par le procureur.
- Le domicile de Rozita Moazami Goodarzi a été perquisitionné sans mandat judiciaire, aucune base légale n’ayant été fournie pour son arrestation.
- Sahar Soltani, défenseure des droits des enfants, a été arrêtée sans que des charges officielles soient communiquées.
- Sara Gowhari, étudiante afghane, a été arrêtée alors qu’elle menait des recherches indépendantes, sans motif clair.
Conditions de détention inhumaines et refus de soins médicaux :
Les prisonniers subissent torture, isolement et privation de soins essentiels.
- Leila Saremi a été placée en isolement dès son arrestation, subissant torture et privation de communication ou d’avocat.
- Arghavan Fallahi a subi interrogatoires et torture en isolement, privée de visites familiales, malgré ses migraines neurologiques sévères et l’absence de traitement.
- Massoumeh Asgari, enseignante retraitée, et Massoumeh Nassaji (Farah) ont été placées en isolement après avoir protesté contre les conditions carcérales inhumaines (hygiène, nutrition). Asgari, souffrant de maladies chroniques, s’est vue refuser des soins médicaux. Nassaji, prisonnière politique de 62 ans, a subi 48 jours d’isolement et s’est vue refuser un avocat malgré ses problèmes de santé.
- Hoda Mehreganfar, atteinte d’un kyste récurrent, est en état critique et a été privée d’accès à des soins spécialisés malgré des avertissements médicaux, le juge ayant rejeté son transfert.
- Reyhaneh Ansarinejad, militante des droits du travail, a été privée de transfert hospitalier pour une échographie urgente de la thyroïde, car elle refusait d’y être conduite menottée. Obligée de signer une décharge médicale, elle souffre de douleurs aiguës sans traitement approprié.
Abus judiciaires et détentions prolongées :
La justice est complice de la répression : affaires bloquées, cautions exorbitantes, inculpations destinées à étouffer la dissidence.
- La plainte de Forough Khosravi contre les agents du CGRI ayant perquisitionné son domicile a été rejetée par le procureur, blanchissant les responsables. Elle avait déjà été expulsée de l’université après des protestations, schéma fréquent pour ceux qui contestent le régime.
- Huit militants syndicaux enseignants, dont cinq enseignantes (Fatemeh Yazdani, Mitra Nikpour, Zahra Azizi, Leila Afshar et Shahnaz Rezaei Sharifabadi), ont été condamnés à des peines de prison pour « appartenance à un groupe hostile » et « propagande contre l’État ».
- Une caution « exorbitante » de 2 milliards de tomans a été fixée pour la libération provisoire d’Arghavan Fallahi, bien qu’elle soit détenue au secret.
- Le procès de Massoumeh Asgari n’a pas été fixé depuis un an, illustrant comment la « détention provisoire prolongée » est un « outil systématique de répression ».
- Le dossier de Hoda Mehreganfar est bloqué depuis des mois sans audience, utilisé comme « pression psychologique prolongée ».
- Sara Gowhari est inculpée pour « propagande contre l’État » pour avoir mené des recherches indépendantes.
Exécutions et absence de transparence :
Le régime procède à des exécutions parfois sans révéler l’identité de la personne ni les charges, soulignant l’opacité totale de la justice. Plusieurs femmes ont été exécutées, notamment pour des accusations liées à la drogue ou au qisas (loi du talion).
Conclusion :
Ce schéma répressif global — des arrestations initiales aux conditions de détention, aux procédures judiciaires et au ciblage des familles — démontre que la répression des femmes en Iran n’est pas isolée mais relève d’une stratégie délibérée et systématique du régime pour réduire au silence la dissidence et intimider ceux qui défient son autorité. Des organisations de défense des droits humains sont appelées à intervenir activement.