Prison de Dowlatabad, Ispahan : La torture blanche des prisonnières politiques

Prison de Dowlatabad, Ispahan : La torture blanche des prisonnières politiques

Prison de Dowlatabad, Ispahan : La torture blanche des prisonnières politiques

Violations systématiques des droits humains à la prison de Dowlatabad : un rapport accablant sur les conditions de détention des prisonnières politiques

La prison de Dowlatabad à Ispahan est devenue un nouvel épicentre des abus systémiques infligés aux femmes incarcérées—en particulier les prisonnières politiques—dans des conditions de vie effroyables, marquées par la torture psychologique et un mépris total des droits humains fondamentaux. Le transfert forcé de toutes les détenues de la province d’Ispahan vers cet établissement a intensifié les inquiétudes quant à la sécurité et à la dignité de ces femmes.

À la suite de la fermeture de l’aile des femmes de la prison de Dastgerd, les autorités ont transféré toutes les femmes détenues vers la prison de Dowlatabad, une installation ne respectant même pas les normes les plus élémentaires. La décision de regrouper toutes les détenues sans tenir compte de la nature de leurs infractions a créé un environnement extrêmement dangereux, mettant constamment en péril la vie des prisonnières politiques.

Absence de séparation selon les infractions – Une violation manifeste du droit international

La prison de Dowlatabad est divisée en deux sections distinctes : l’une contrôlée par les Gardiens de la révolution (IRGC), l’autre par la police des mœurs et les forces de sécurité de l’État. Cependant, aucune des deux ne respecte le principe de séparation des détenus selon leur type d’infraction.

Les prisonnières politiques y sont détenues aux côtés de personnes condamnées pour des crimes violents comme le meurtre ou le vol à main armée—ce qui constitue une violation flagrante des conventions internationales relatives aux droits humains.

Lorsque les prisonnières politiques expriment leurs inquiétudes face à ces conditions dangereuses, les autorités carcérales réagissent avec moquerie et humiliation, les qualifiant de « criminelles comme les autres ». Seules les personnes condamnées pour des délits financiers sont isolées.

Conditions insalubres, privation des besoins essentiels

Les conditions de vie dans la prison de Dowlatabad sont alarmantes et inhumaines. Les familles ne sont pas autorisées à envoyer des articles de première nécessité, tels que des couvertures, des vêtements ou des produits d’hygiène. L’établissement est infesté de punaises de lit et d’insectes, et les détenues dorment sur des matelas sales et usés. Dans une lettre confidentielle, une prisonnière a écrit :

« Chaque nuit, nous nous couchons en redoutant les piqûres d’insectes. Nos vêtements sentent mauvais et il n’y a aucun moyen de les laver. »

Procédures humiliantes de visite

Les visites hebdomadaires sont marquées par l’humiliation et des restrictions sévères. Les familles sont soumises à des fouilles corporelles intrusives et dégradantes avant d’être autorisées à entrer dans la salle de visite. Dans de nombreux cas, elles ne peuvent pas apporter de nourriture ou d’articles essentiels. Ces visites infligent un stress psychologique profond tant aux détenues qu’à leurs proches.

Menaces constantes contre les prisonnières politiques

Des informations crédibles indiquent que les prisonnières politiques de la prison de Dowlatabad subissent des formes continues de harcèlement et de pression orchestrée. Dans certains cas, des détenues violentes ou présentant des troubles mentaux sont incitées—voire recrutées—par les autorités pénitentiaires pour harceler, agresser ou porter de fausses accusations contre les prisonnières politiques. Ces actes mettent en danger leur sécurité physique et mentale, tout en servant souvent de prétexte à de nouvelles poursuites judiciaires.

Dans un rapport confidentiel, une ancienne détenue a déclaré :

« Dans cette prison, il faut s’attendre à être attaquée à tout moment. Même votre respiration est surveillée. »

Dans un environnement aussi hostile, des tentatives de suicide ont été signalées parmi les détenues. La combinaison de la violence, de l’humiliation, de la torture psychologique et du manque de produits de première nécessité dépeint un tableau glaçant de ce que l’on appelle la torture blanche : une forme silencieuse mais dévastatrice d’abus, utilisée contre des femmes dont le seul « crime » est d’avoir défié l’ordre établi.

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